Qui ne connaît pas les images impressionnantes de l’Ironman d’Hawaï, considéré comme le plus ancien triathlon du monde. Année après année, les sportifs s’y retrouvent pour déterminer leur plus dur et leur meilleur dans le triple combat de la natation, du cyclisme et de la course à pied.
Certainement un peu plus petit mais tout aussi exigeant, l’Ironman Zurich se présente comme un Ironman Trial complet, reconnu internationalement, avec ses 3,8 kilomètres de natation, ses 180 kilomètres de vélo et ses 42 kilomètres de course à pied. Pour y participer en tant qu’Ironman amateur, il faut une longue et bonne préparation, une volonté de fer et, bien sûr, des préparatifs appropriés.
Un long voyage commence toujours par le premier pas
Il y a maintenant deux ans, j’ai découvert sur YouTube une vidéo sur le thème de la « motivation Ironman ». Cette vidéo a été pour moi une source d’inspiration et sans doute le premier pas pour m’essayer au triathlon Ironman. J’ai bien sûr tout de suite compris que cela ne pouvait pas se faire sur un coup de tête. Mais: Tout est possible !
Après tout, j’avais déjà quelques années d’expérience en VTT et en vélo de course, et le parcours cycliste ne devrait donc pas être un défi insurmontable. Je sais aussi nager et courir fait presque partie de mon programme quotidien. Avec une forme physique légèrement supérieure à la moyenne, il ne devrait donc pas y avoir de problème pour réussir le triathlon mi-distance Ironman 70.3. Après un an d’entraînement, je me suis donc lancé en juin 2018 dans l’aventure de l’Ironman dans sa version allégée. 1,9 km de natation, 90 km de vélo et enfin 21 km de course à pied m’ont permis d’atteindre mon premier objectif intermédiaire sur le chemin du grand Ironman. Mais la demi-distance n’est pas tout à fait l’Ironman et je me suis donc fixé un nouvel objectif à l’été 2018. Je voulais participer à l’Ironman de Zurich 2019.
Entraînement, motivation, renoncement
Qu’il s’agisse d’un professionnel ou d’un amateur, celui qui veut parcourir l’Ironman dans sa totalité, distance reconnue au niveau international, doit s’astreindre à un entraînement régulier et rigoureux. La question est de savoir quand et comment. Les recommandations parlent d’au moins 10 à 15 heures par semaine, avec si possible une représentation égale des trois disciplines. Cela signifie au moins deux heures d’entraînement par jour. Et ce, en plus de la famille, du travail, des réunions, des congrès et des interventions d’urgence.
Il faut une bonne dose de motivation, qui ne peut être maintenue dans le temps que si l’on sait ce que l’on veut et que l’on bénéficie pour cela du soutien nécessaire de la famille. Et bien sûr, cette motivation implique de surmonter quotidiennement ses démons intérieurs et d’éliminer les petits et grands obstacles à sa propre motivation. Ce n’est qu’en y parvenant qu’un entraînement de qualité et régulier est possible. Et bien sûr, cela prend du temps.
Et justement, le temps consacré à l’entraînement était un point sur lequel il était finalement impossible de ne pas renoncer. Je ne voulais pas renoncer à la vie avec ma famille et mes patients ne devaient pas non plus subir de renoncement lorsqu’il s’agissait de mon engagement professionnel. Il ne restait plus qu’à renoncer au sommeil. Et étonnamment, cela se passe plutôt bien, malgré ou grâce au sport actif.
Pendant la phase de préparation à l’Ironman Zurich 2019, je me levais trois fois par semaine entre 4h30 et 5h du matin, je me mettais à l’entraînement de vélo, que je répétais volontiers le week-end comme activité de 3 à 5 heures. Deux fois par semaine, une heure et demie de natation le matin et, chaque fois que c’est possible, un entraînement de course à pied le soir. Et ce, en toute saison, par tous les temps et dans presque tous les endroits où j’ai séjourné au cours des douze derniers mois.
Un entraînement équilibré implique toujours des jours de repos adaptés, que je limitais à un ou deux jours par semaine, en fonction de mes contraintes professionnelles et des projets de ma famille. Au final, je me suis senti de mieux en mieux préparé pour le grand triathlon de Zurich et j’ai senti ce qu’un bon entraînement individuel pouvait signifier, même pour des défis aussi importants que l’Ironman.
21 juillet 2019, Zurich – Le grand jour
Après presque exactement un an d’entraînement, le 21 juillet 2019, le moment était venu. L’Ironman Zurich 2019 sur la distance complète était à l’ordre du jour et maintenant, après l’inscription, il n’y avait plus de doute pour moi. Je devais et j’allais réussir l’Ironman de Zurich. Les préparatifs sont en place, la combinaison néoprène, le vélo et le ravitaillement sont préparés. C’est parti !
Pour le départ lui-même, je n’ai ressenti aucune nervosité, je me sentais simplement bien préparé. Après un début de journée matinal à cinq heures et une procédure de départ impressionnante pour les professionnels, c’est au tour des athlètes amateurs de prendre le départ. Donc moi aussi. Tout commence par un départ roulant sur le parcours de natation, de sorte que toutes les quelques secondes, cinq à dix nageurs commencent la course. Rapidement, quelques mots gentils aux compagnons de route à gauche et à droite, puis c’est parti. « On se voit à la ligne d’arrivée ! »
Je sors de l’eau, trempé, et enfourche mon vélo, qui sera mon ami pendant 180 kilomètres, le long du lac de Zurich, hors de la ville, à travers des prairies verdoyantes et des petits villages. Ensuite, il y a encore le parcours de course à pied, qui s’étend sur quatre tours à travers la vieille ville historique, et puis c’est fini. « Tu es un Ironman ! »
Après un temps total de 10h31m58s, je franchis la ligne d’arrivée épuisé mais heureux et je sais maintenant une chose : je suis un Ironman. Et ce, grâce à un bon entraînement cohérent, grâce au soutien de ma famille, de mes collègues et de mes amis et, surtout, grâce à la motivation de réaliser quelque chose qui sort de l’ordinaire. C’est le moment de se reposer ! Et bien sûr, du temps pour le plaisir de la performance personnelle, qui a toujours été un voyage vers moi-même.